
Les Russes et M. Poutine ont accusé les Ukrainiens de Zelensky et certains de ceux qui se revendiquent comme Ukrainiens anti-russes d’être nazis. Au grand dam de ceux qui prétendent que « l’ukro-nazisme » n’existerait pas — et ce n’est pas parce que Zelensky est d’origine juive que cela change quelque chose — l’idéologie nazie et les brigades paramilitaires chargées du contrôle social sont bien présentes du côté ukrainien. Et l’on voit une fois de plus que les États-Unis ne sont pas regardants dans le choix de leurs supplétifs dès lors qu’il s’agit de nourrir leur haine de la Russie ou de satisfaire leurs appétits géopolitiques partout sur la planète…
Les Ukrainiens et le nazisme
À partir des années 1930, Yeghen Konovalets, Andriy Melnik, et surtout le sinistre Stepan Bandera furent d’abord chargés par les Allemands d’actions d’infiltration et de déstabilisation l’intérieur du territoire ukrainien.
Après avoir été l’un des fondateurs de l’OUN, l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens, Bandera s’en détache pour fonder l’OUN-B, une branche plus extrémiste que la première. Sous l’égide, déjà, de la Gestapo, il va s’illustrer par des actions de représailles, essentiellement contre les Polonais À la suite de l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, le 1er septembre 1939, sa collaboration avec les nazis va véritablement se matérialiser officiellement, par le fait qu’il va servir d’agent pour leur compte à l’intérieur de l’URSS. La branche de l’OUN-B, radicale, qu’il a créée, jurera loyauté au Reich allemand. En 1941, Bandera créera une unité de renseignements, le SB, aux méthodes similaires à celles de la SS allemande.
Les nationalistes ukrainiens d’aujourd’hui, si fiers de Bandera qu’ils le célèbrent, inaugurent sa statue, ou bien débaptisent les avenues principales des villes (comme à Kiev), pour leur donner son nom, visent, à travers cette glorification de Bandera, à exacerber les divisions ukrainiennes entre l’Est pro-russe et l’Ouest antirusse, et à alimenter un « sentiment national » construit autour de la haine de la Russie.
À la fin de la guerre, voyant que la défaite allemande est inéluctable, Bandera fuira de Berlin en Suisse, puis rejoindra la zone d’occupation américaine de l’Allemagne, où il sera en sécurité.
Alliance nazis-USA
Dans son livre L’ami américain, Éric Branca montre que la destruction de l’URSS est pour les USA, pendant la Deuxième Guerre mondiale, et malgré les apparences, leur véritable obsession, à laquelle ils vont consacrer tous leurs efforts et toute leur politique. Ainsi, on se rend compte que, dès le début de la guerre et bien qu’ils soient alliés, ce n’est pas l’Allemagne que les USA considèrent comme leur véritable ennemi, mais la Russie.
Durand la Deuxième Guerre mondiale, les élites américaines prépareront la guerre future contre la Russie. Éric Branca montre, par exemple, qu’ils poursuivront parallèlement, au cours de la guerre, deux objectifs contraires : l’un consistant à être alliés aux soviétiques pour battre Hitler, l’autre consistant à s’allier aux nazis pour s’attaquer aux Russes. C’est aussi la raison pour laquelle Roosevelt a eu une telle animosité contre de Gaulle, qu’il considérait comme la principale menace contre cette stratégie, bien connue à l’époque, du « retournement ».
L’autre objectif de Roosevelt est de ne pas restaurer la France comme une nation libre, mais d’en faire un territoire occupé, cette fois-ci, par les USA (qui avaient prévu de mettre en place l’Allied Military Government of Occupied Territories, l’AMGOT) comprenant une administration américano-anglaise et une nouvelle monnaie. C’eût été la fin de la nation française. Heureusement, le général de Gaulle coupa l’herbe sous les pieds des Américains.



François Martin
Géopoliticien, Président du Club HEC Géostratégies.
Auteur de plusieurs ouvrages dont « Ukraine, un basculement du monde » (éditions Jean-Cyrille Godefroy)